La chirurgie bariatrique autrefois marginale est de plus en plus pratiquée en France et partout dans le monde. La recherche et l’expérience acquise par les chirurgiens ont permis de réduire considérablement les risques de complications au cours du temps, comme en témoigne une étude.
Une large collecte de données sur la chirurgie bariatrique
Plusieurs pays scandinaves ont décidé de mettre en place en 2000 un registre commun afin de pouvoir comptabiliser et mesurer les issues du nombre grandissant d’interventions en chirurgie bariatrique y ayant lieu.
L’organisation Scandinavian Obesity Surgery Registry (SOReg) dresse un portrait encourageant des progrès médicaux effectués en la matière.
« La chirurgie de l’obésité est un domaine en pleine expansion et il était important d’enregistrer précisément la qualité des soins donnés en termes de complications, de temps passé à l’hôpital, etc. », confie le Dr Jan L Hedenbro, membre de l’équipe de recherche au journal Bariatric News.
26000 cas ont ainsi été enregistrés dans plus de 40 centres en Suède et en Norvège, où sont effectuées environ 9000 procédures par an.
Les derniers résultats communiqués concernent les opérations de l’année 2012.
Des procédures moins invasives
Tout d’abord, l’étude met l’accent sur le caractère peu invasif de la chirurgie de l’obésité : 92.62 % des procédures relèvent de la chirurgie laparoscopique. Cela veut dire que dans une grande majorité des cas on fait appel à une technique chirurgicale minimalement invasive, où le chirurgien pratique des petites incisions dans l’abdomen par lesquelles sont passés de fins instruments chirurgicaux.
Cela explique pourquoi les opérations de chirurgie de l’obésité sont désormais possible en chirurgie ambulatoire, c’est à dire que la prise en charge hospitalière ne dure qu’une seule journée – vous rentrez le matin pour ressortir le soir.
La chirurgie de l’obésité présente de moins en moins de risques
Cet enregistrement sur le long terme des opérations et de leurs issues permet également aux chercheurs d’analyser l’évolution en termes de risques, et les résultats soulignent la sûreté de ces opérations.
Le taux de mortalité a baissé rapidement au cours des années, passant de 0,1 à 0,04 %, ce qui est faible. Rappelons que des facteurs comme l’âge et l’état de santé du patient sont significativement associés à la mortalité.
Les chercheurs déclarent également que le taux de complications a été fortement réduit depuis 2007, passant de 15 à 7 %, deux tiers desquelles ne sont pas considérées comme sévères.
Cela souligne l’importance de l’expérience dans la réduction des risques. Les chirurgiens spécialisés dans l’obésité, exerçant au sein de centres spécifiquement dédiés à cette condition bénéficient logiquement de plus d’expérience que les services de chirurgie gastrique classique.
Cette étude passe donc un message positif : une mortalité et un taux de complications bas, pour une perte de poids pouvant aller jusqu’à 80 % entre 12 et 18 mois après la chirurgie.
Source : Soreg report, www.ucr.uu.se/soreg/