La décision d’opérer un patient n’est jamais prise dans l’urgence. Quelle que soit la méthode retenue (anneau gastrique, sleeve, by-pass), la prise en charge du patient s’inscrit dans un cadre méthodologique précis et rigoureux. En effet, il est impératif, avant de prendre une telle précision, de dresser un bilan complet pour évaluer toutes les complications médicales.
Évaluation
Dans le cadre d’une première intervention de chirurgie bariatrique, le temps d’évaluation est bien souvent supérieur à 6 mois. Au cours de ce laps de temps, qui peut sembler long au patient, une équipe pluridisciplinaire (chirurgien de l’obésité, médecin nutritionniste, anesthésiste, psychiatre, diététicienne) pèse l’ensemble des indications et des contre-indications, en relation avec le patient avec lequel la méthode retenue est déterminée afin que les chances de réussite de l’opération soient les plus élevées.
Pour les patients, rencontrer d’autres opérés est également important. C’est d’ailleurs ce que proposent l’Ipco et l’association des patients de l’IPCO.
Contre-indications
Mais quelles sont les principales contre-indications à la chirurgie de l’obésité ?D’abord, la chirurgie bariatrique n’est pas la première manière de perdre du poids. Elle est envisagée pour des patients qui ont déjà suivi un traitement médical.
Ensuite, il y a les complications liées à l’obésité des patients (diabète, hypertension, problèmes respiratoires, problèmes psychologiques par exemple consécutifs aux regards des autres sur les obèses…) qui ne sont pas forcément en elles-mêmes des contre-indications (on parle par exemple de chirurgie du diabète) mais qui doivent être prises en compte par l’équipe médicale.
Par ailleurs, il faut absolument s’assurer de la motivation et de l’engagement du patient. Être opéré signifie avoir un suivi médical à vie. Cela signifie également être prêt à changer son mode de vie (alimentation, activité sportive, etc.). Il faut donc s’y préparer.
Enfin, il y a les contre-indications d’ordre psychiatrique. La chirurgie de l’obésité n’est ainsi pas, par exemple, adaptée à patient souffrant de vraie boulimie : les vomissements peuvent altérer le montage chirurgical (risque d’abcès et de péritonite). Les contre-indications de type psychologique peuvent n’être que temporaires, c’est au psychologue de l’évaluer.
Discussion
Le corps médical qui commence à suivre un patient doit identifier, au cas pas cas, les risques possibles et les bénéfices attendus de l’opération, et échanger dessus avec le patient.
Car ce dernier ne doit pas non plus oublier que la chirurgie est très susceptible de changer sa vie par la perte de plusieurs dizaines de kilogrammes. Prendre quelques semaines ou mois avant l’opération permet aussi de se préparer à ce bouleversement !
Image : CC Flickr/Arenamontanus