Selon une étude menée par le National Heart, Lung, and Blood Institute (l’un des instituts de santé aux Etats-Unis, qui s’intéresse au cœur, aux poumons et au sang), il existe une corrélation entre la durée de l’obésité (chez un patient âgé de 20 ans) et le développement de calcifications coronaires (chez le même sujet avant ses 50 ans). Rappelons que les artères coronaires sont des artères recouvrant la surface du cœur, permettant d’irriguer et de nourrir le muscle cardiaque (myocarde). Bref, l’obésité a des conséquences à long terme… Explications.
L’étude publiée dans la revue de l’American Medical Association (AMA) portait sur plus de 3200 sujets (hommes et femmes à parts égales), âgés entre 18 et 30 ans lorsqu’ils ont rejoint le « corpus » de patients, au milieu des années 1980. Ces patients avaient tous un IMC inférieur à 30, et ne présentaient pas d’obésité abdominale.
Les calcifications coronaires ont été mesurées après 15, 20 et 25 ans de suivi, tandis que la détection d’une obésité était effectuée à 2, 5, 7, 10, 15, 20 et 25 ans. Environ 4 patients sur 10 ont été en situation d’obésité au cours de l’étude, en moyenne durant près de 13 ans.
Etre obèse longtemps augmente les calcifications
Chez les patients qui ont été obèses pendant plus de 20 ans, la prévalence des calcifications était de près de 39%. A l’inverse, ceux qui n’avaient pas connu d’obésité (globale ou abdominale), la prévalence a été inférieure à 25%.
Pour les calcifications extensives, les prévalences étaient également plus élevées chez les obèses « de longue durée » (6,5% pour ceux souffrant d’obésité globale, et 9% pour ceux souffrant d’obésité abdominale) que chez les autres sujets (respectivement 5,7% et 5,3%).
Ainsi, le taux de calcification est de 16 pour 1000 personnes années parmi les sujets exposés à une obésité globale pendant plus de 20 ans, contre 11 chez les sujets jamais exposés.
L’obésité augmente la vitesse des calcifications
Les chercheurs ont également mis en avant qu’être en situation d’obésité accélère les calcifications (sur 10 ans, la progression était d’environ 26% chez les patients obèses de plus de 20 ans, contre 20% chez les autres).
Bref, prévenir ou ralentir l’âge d’apparition de l’obésité chez l’adulte jeune pourrait réduire le risque d’apparition d’athérosclérose (dépôt d’une plaque de lipides (athérome) sur la paroi des artères, entraînant par la suite sa lésion (sclérose)) chez l’adulte d’âge moyen.
Image : By Patrick J. Lynch, medical illustrator [GFDL or CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0], via Wikimedia Commons