« Hyperphagie hédonique » (l’hyperphagie est un trouble des conduites alimentaires qui se distingue de la boulimie par l’absence de contrôle du poids et donc l’absence de vomissements, de prise de laxatifs ou de pratique sportive excessive). Ou, pour le dire plus simplement : grignotage excessif. Voilà pourquoi, quand on commence à manger un paquet de chips, il est bien souvent difficile de s’arrêter avant que celui-ci ne soit vide… Ce trouble, qui consiste à manger par plaisir et non par faim, touche des centaines de millions de personnes à travers le monde.
Des chercheurs de la Friedrich-Alexander-Universität Erlangen-Nürnberg, sous la direction du Professeur Tobias Hoch, se sont penchés sur le phénomène susceptible, en cas de récurrence, d’être facteur de surpoids et d’obésité.
Une expérience chez les rats
Les chercheurs ont procédé à une expérience chez les rats. Un groupe de rats a eu un régime alimentaire normal, tandis qu’un deuxième a eu un régime de chips de pommes de terre, et un troisième un mélange de matières grasses et de glucides (en quantités similaires aux rats du 2ème groupe).
Il ressort que, contrairement à ce que l’on pensait, le cerveau des rats du groupe 3 ne s’active pas autant que ceux du groupe 2. L’explication selon laquelle la nourriture riche en graisses et en glucides, en adressant un message positif au cerveau, provoque sa surconsommation, est insuffisante.
Lors de la consommation de chips (groupe 2), différentes zones du cerveau sont activées : centres de la récompense et de la dépendance, mais aussi zones gérant le sommeil, l’activité et le mouvement (de manière plus importante que pour les groupes 1 et 3).
Car il semble que le système de récompense du cerveau s’active de manière différente. Les variables sont les goûts et la volonté des sujets.
L’enjeu, pour le chercheur, est d’identifier le déclencheur moléculaire qui stimule le centre de la récompense dans le cerveau des rats et des hommes
Conclusions
On retient que :
- La nourriture grasse, par rapport à une nourriture non grasse, envoie un signal agréable au cerveau incitant à sa surconsommation.
- Mais la présence de graisse ne permet pas d’expliquer tout le processus.
- Toutefois, celles et ceux qui sentent qu’un paquet de chips ne leur résistera pas ont tout intérêt à ne pas le commencer !
Source : Revealing the scientific secrets of why people can’t stop after eating one potato chip, American Chemical Society, avril 2013, www.eurekalert.org
Image : CC Flickr/jamesonf