L’obésité pourrait-elle être « contagieuse » au sein d’un groupe d’amis ? Une étude d’une équipe de chercheurs de l’Université de Loyola tend à confirmer cette hypothèse.
Cette équipe s’est interrogée sur le fait que les obèses avaient tendance à se fréquenter, c’est-à-dire fréquenter les mêmes cercles sociaux. Est-ce la « ressemblance » qui crée le lien, ou les influences sociales qui favorisent l’obésité ?
Pour cela, les chercheurs se sont penchés sur l’IMC d’étudiants, leur temps passé devant un écran (de télévision ou d’ordinateur), leurs activités sportives, et différents autres facteurs, comme l’homophilie (c’est-à-dire la tendance à se rapprocher des personnes qui nous ressemble).
Il apparaît ainsi que les étudiants à la limite du surpoids avaient 40% plus de chances de voir leur IMC baisser s’ils avaient des amis minces, mais 56% plus de risque d’avoir une augmentation de leur IMC si leurs connaissances étaient elles-mêmes obèses. L’analyse fait également ressortir que l’influence sociale joue un rôle sur la pratique de sports, mais pas sur le temps passé devant un écran.
Bref, fréquenter des personnes en situation de surpoids ou d’obésité augmente le risque de devenir soi-même « gros » ou obèse : les étudiants en limite de surpoids montrent une tendance à prendre du poids avec des amis obèses, et à en perdre avec des amis minces. Attention toutefois : l’analyse des chercheurs porte sur des études antérieures menées avant l’explosion des réseaux sociaux en ligne.
Source : David A. Shoham, Liping Tong, Peter J. Lamberson, Amy H. Auchincloss, Jun Zhang, Lara Dugas, Jay S. Kaufman, Richard S. Cooper, Amy Luke, An Actor-Based Model of Social Network Influence on Adolescent Body Size, Screen Time, and Playing Sports, PLoS One, 29 juin 2012